En 1977, l’Université libre de Bruxelles décide d’implanter un vaste complexe hospitalo-universitaire au-delà du ring, sur le territoire de la commune d’Anderlecht. Une école de Santé publique, une école d’infirmières, un centre de développement des technologies nouvelles, une bibliothèque et des logements pour étudiants viennent compléter l’ensemble qui se dote, en 1995, d’un bâtiment destiné à abriter le musée de la Médecine.

Si la plupart des musées de la médecine dans le monde exposent un patrimoine sauvegardé de l’histoire de leurs universités et hôpitaux, principalement d’anciens instruments, appareils, portraits de médecins célèbres, etc., celui de Bruxelles a comme ligne directrice la Médecine dans l’Art et l’Histoire qui illustre et facilite la visite. Le musée rassemble un patrimoine original constitué principalement d’objets d’art et d’archéologie. La visite de ses huit salles d’exposition illustre directement les pratiques médicales et permet de saisir et comprendre comment l’Art de guérir, au départ magico-religieux, est devenu rationnel à l’époque gréco-romaine puis scientifique, lorsque les médecins et les artistes de la Renaissance se sont intéressés à l’anatomie, et lorsqu’au XIX^e siècle, il a pris un caractère expérimental. Il présente également plus de 300 cires anatomiques de type « Spitzner » représentatives des maladies et des techniques chirurgicales du XIX^e siècle, et expose aussi une collection particulièrement originale de statuettes en terre cuite présentant des signes cliniques (déformations du visage, malformations de la colonne vertébrale, lésions cutanées…) qui étaient utilisées par les anciens pour « transférer » ou « se protéger » contre une série de maladies. À côté, on en trouve d’autres qui illustrent les pratiques chamaniques.