Dans le quartier du Bailly, non loin des hôtels Tassel et Ciamberlani, l’architecte Albert Roosenboom conçoit en 1900 une maison pour le commanditaire Louis Beeckman, dont la façade de quatre niveaux tout en mouvement est d’une rare élégance. Sur un soubassement en pierre bleue profilé, l’élévation mêle les briques immaculées de Silésie à la pierre blanche de Savonnières. Un bow-window courbe marque le premier étage sur toute sa largeur, le deuxième niveau étant percé de trois baies réunies sous une imposte continue à petits-bois, la fenêtre axiale s’ouvrant sur un balcon en ferronnerie. Le dernier niveau, éclairé par une baie d’imposte, est orné d’un sgraffite réalisé par Privat Livemont. L’artiste a figuré une femme qui, le doigt sur la bouche, impose le silence. De son corps s’échappent des hampes de pavot, la plante du sommeil, dans des tonalités mariant le vert olive, le rouge et le jaune sablé. (Classé – 07/12/1981)