Début 1980, le collectionneur Michel Wittock rassemble quelques milliers de livres précieux, pour la plupart reliés, datant du XVI^e siècle à nos jours. Il ambitionne la fondation d’un musée, tout d’abord privé, mettant à l’honneur les arts du livre et de la reliure. L’écrin qu’il fait construire pour abriter sa collection est un lieu novateur qui portera son nom et sera réalisé en deux phases. Le premier volume, plutôt fermé, est construit par Emmanuel de Callataÿ entre 1981 et 1983. Réalisé en béton brut de décoffrage, il a la particularité d’être semi enterré, ce qui lui valut l’octroi du Belgian Architecture Awards en 1988. Affirmant un rythme vertical, l’édifice est percé d’étroites fenêtres hautes. Il comprend notamment un espace d’exposition, une réserve précieuse, un atelier et une boutique. L’ensemble est agrémenté de plusieurs interventions d’artistes, dont des sculptures de Pierre Culot, du couple Kubach-Wilmsen, de Jacqueline Guillermain et un mobilier d’Emiel Veranneman. En 1995, l’espace est augmenté d’une extension sur le toit, en lieu et place de l’ancien terrain de tennis, du premier volume qui lui sert de socle. Ce second volume de verre, tout en transparence, est signé Emmanuel de Callataÿ, Emile Van den Berg et Charly Wittock, fils du commanditaire. Il accueille une salle de lecture et un centre de documentation, un hall d’exposition, un coin cuisine et un appartement privé. Baignée de lumière naturelle, l’extension comporte deux terrasses dont l’une est accessible au public. Le contraste des matières verre et béton forme un dialogue puissant mêlant force et fragilité. En 2010, la Wittockiana est reconnue comme musée par la Fédération Wallonie-Bruxelles, révélant un lieu emblématique du patrimoine culturel bruxellois du XX^e siècle finissant.