Érigé entre 1968 et 1970 à l’initiative des Cimenteries belges réunies, le bâtiment que l’on inscrit dans un style moderniste tardif fut conçu par l’architecte Constantin Brodzki, aidé de Marcel Lambrichs. Entièrement constituées d’éléments en béton moulé, les façades illustrent toutes les possibilités techniques et architectoniques de ce procédé qui connaissait un véritable essor à l’époque. L’édifice sert de carte de visite à l’entreprise qui a abandonné la production de briques après la Seconde Guerre mondiale pour se concentrer sur l’industrie du ciment, l’extraction des additifs (sable, gravier, chaux et porphyre) et la fabrication de béton prêt à l’emploi. Dépourvues de châssis, les vitres teintées des fenêtres ovales s’insèrent directement dans les structures, offrant un contraste visuel rythmé. Bel exemple d’architecture fonctionnelle dérivant du Bauhaus, l’immeuble fut sélectionné pour ses qualités esthétiques par le Musée d’Art moderne de New York pour son exposition « Transformations in Modern Architecture ». L’intérieur, lui aussi imaginé par l’architecte, a bénéficié du savoir-faire de grands noms comme Jules Wabbes ou Florence Knoll, auteurs du mobilier, des cloisons en acajou et des parquets. Aujourd’hui occupés notamment par la firme néerlandaise Fosbury and Sons, les lieux accueillent des espaces de coworking, un principe très tendance depuis quelques années et qui offre à des entreprises ou à des particuliers la possibilité de se réunir ou de travailler dans un cadre choisi.