En 1933, Joseph Diongre remporte le concours qui lui permet de dresser les plans de la nouvelle maison de l’Institut national de radiodiffusion. Il collabore avec différents ingénieurs pour respecter les exigences techniques des futurs bâtiments. L’un d’eux, Raymond Braillard, sera à l’origine de la grande tourelle d’angle. De mouvance moderniste, l’édifice s’inspire aussi du style International en vogue à l’époque aux Pays-Bas, tout en évoquant de façon tacite le style Art Déco quant à sa silhouette « paquebot » et sa décoration intérieure. Diongre, qui marie la pierre bleue à la brique de grès jaune ocre Foucquemberg, marque chaque étage par un vitrage continu en bandeau, ce qui adoube son choix pour le parti horizontal. Il a imaginé des angles arrondis pour adoucir l’aspect imposant du bâtiment. Commencés en 1933, les travaux s’achèvent en 1938. L’édifice qui compte sept niveaux vers la place Flagey et six, du côté place Sainte-Croix, reçut une puissante assise de 836 pieux en béton ancrés dans le sol. Il ne comporte pas moins de douze studios d’enregistrement dont le célèbre studio 4 avec son fameux orgue de 8 000 tuyaux. Aux qualités acoustiques étonnantes viennent s’ajouter les finitions soignées d’un décor reposant sur l’utilisation massive du bois. Mis en vente, le complexe est racheté en 1998 par la société anonyme Maison de la Radio Flagey. Il sera entièrement restauré. De nos jours, le Flagey abrite pôle audiovisuel unique à Bruxelles, offrant studios, salles de concerts et de cinéma, bureaux et restaurants/bars. On y propose des festivals et un riche programme de musique classique, jazz et cinéma. (CL 28/04/1994)