L’expérimentation insouciante avec le béton des années 1950 et 1960 est bien révolue. Les années 1970-1980 ont été mouvementées en raison de la crise pétrolière suivie d’une crise de la construction, mais pendant ce temps, les plans futuristes autour de l’urbanisation bouillonnaient. Le passé et ses différents styles devaient disparaître pour laisser place à l’avenir, telle était la mission des architectes.
Toutefois, le béton est resté le matériau de prédilection, car il est synonyme de style affirmé, de transformation rapide, de coût relativement faible et de procédés de construction novateurs, les ingrédients nécessaires à cette nouvelle modernité.
Cependant, combiner la fonctionnalité d’un bâtiment avec les qualités constructives et esthétiques du béton restait un défi. D’une part, on recherchait dans ce matériau pur sa géométrie brute la plus essentielle et d’autre part son rythme ludique et légèrement ondulant avec des éléments préfabriqués, sans pour autant sacrifier la monumentalité. Quoi qu’il en soit, cela reste du béton.
Cette époque marquée par ses contradictions a laissé des traces sur les bâtiments publics et ceux des grands investisseurs, bien que des projets plus modestes, voire des magasins, se sont également inspirés du béton... Nous partirons à la recherche du béton, de sa beauté sous toutes ses formes et dans toutes ses couleurs. Broyé ou glorifié, le béton reste un matériau non seulement fabriqué par l’homme, mais aussi doté d’un grand potentiel d’avenir.