Même s’il fut construit sous le régime hollandais, l’édification du Grand Hospice de Bruxelles s’inscrit plutôt dans la parfaite continuité des idéaux de la Révolution française et de la période napoléonienne. Il témoigne d’un bouleversement profond dans l’histoire sociale de Bruxelles au XIX^e siècle. La prérogative de l’assistance aux plus démunis, jadis volontiers dévolue aux communautés religieuses d’obédience chrétienne, dont les béguines furent parmi les plus éminentes représentantes, devient désormais prérogative de la ville et de l’État. On assiste en quelque sorte à la naissance de l’assistance publique, premiers jalons des CPAS à venir. Les plans furent confiés à l’architecte Henri Partoes, qui imagina un vaste quadrilatère de 138 m de long sur 94 m de large. La construction s’échelonna entre 1824 et 1827. Dès 1890, le Grand Hospice abrita la Fondation Pacheco, plus tard renommée Institut Pacheco, avec lequel le Grand Hospice fut souvent confondu. Dans l’attente d’importants travaux de rénovation nécessaires à la création d’un ensemble de logements et de services collectifs, le CPAS de Bruxelles a décidé de mettre ce site à disposition d’un projet d’occupation temporaire. C’est pali pali, accélérateur de projets culturels, sociaux et solidaires, qui a été retenu pour organiser cette occupation jusqu’à la fin de l’année 2023. Le projet porté par pali pali permet l’ouverture du site au public, en particulier les jardins, et abrite une centaine de projets à vocation sociale et culturelle, dont bon nombre sont portés par des associations alentour afin de créer une réelle culture de proximité. (Classé – 03/07/1997)