Les trois Ernest Salu – le grand-père, le père et le fils –, sculpteurs bruxellois de monuments funéraires, se montrèrent d’emblée vivement intéressés par la photographie, une pratique complémentaire à leur activité artistique.

Ernest Salu III, le troisième représentant de la lignée, poursuivit cet attachement, mais c’est surtout par le cinéma qu’il exprima sa créativité. Sa réalisation la plus connue est un documentaire sur la construction de l’Atomium. Moins notoire, mais tout aussi importante est la contribution d’Ernest Salu III à quelques films tournés au Congo. Salu faisait en effet partie de l’équipe de tournage du cinéaste André Cauvin, surtout remarqué pour les films qu’il a réalisés dans la colonie de l’époque.

Un premier film, Bongolo et la princesse noire, a été tourné en 1951 et est sorti sur écran deux ans plus tard. Pour la première fois, l’on faisait appel à des acteurs et actrices congolais·es, ce qui lui a valu à l’époque la qualification d’œuvre « progressiste ». Ce film mettait en scène le contraste entre les traditions congolaises et le Congo « moderne », le Congo des « évolués ». Sa deuxième œuvre congolaise, bien plus connue, est Bwana Kitoko, documentaire consacré au voyage dans la colonie entrepris par le jeune roi Baudouin en 1955. Ces deux films appartiennent aujourd’hui à la collection Cinematek.

Cet aspect de la créativité artistique des sculpteurs, encore jamais été mis en lumière, fera l’objet d’une exposition organisée dans l’ancienne demeure familiale des Salu.